L'achat d’un nouvel appareil électronique est souvent source de questionnements : quel budget vais- je mettre ? Combien de temps va-t-il durer ? Vais-je pouvoir le réparer ?
Ces questions sont loin d’être anodines lorsqu'on sait que la phase de fabrication d'un produit électronique représente 80 % de son impact environnemental.
Face à ce constat, tendre vers plus de sobriété numérique en allongeant la durée d’usage des équipements par la réparation ou la durabilité des produits, semble nécessaire.
C’est ce que propose l'indice de réparabilité.
Qu'est-ce que l’indice de réparabilité ?
Il s'agit d’une note sur 10 évaluant la facilité à réparer un produit en cas de dysfonctionnement survenu en dehors de la période de garantie.
Plus la note est élevée, plus le produit est facile à réparer.
Introduit en janvier 2021 dans le cadre de la loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire, dite « loi AGEC », cet outil a pour objectif de lutter contre l'obsolescence programmée en informant le consommateur de manière simple et fiable sur le caractère plus ou moins réparable de ses achats. Ainsi, il incite à la fois les fabricants à plus de transparence sur la durabilité de leur produit et les consommateurs à réparer plutôt que remplacer.
Quels sont les produits concernés ?
Pour être concernés les produits doivent être neufs et appartenir à une de ces 5 catégories ci- dessous :
• Les smartphones
• Les ordinateurs portables
• Les téléviseurs
• Les lave-linge (à hublots et à chargement par le haut)
• Les tondeuses à gazon
• Les lave-vaisselle
• Les nettoyeurs à haute pression
• Les aspirateurs (filaires, sans fils, robot)
Sur quels critères est-il calculé ?
Le score de 0 à 10 est obtenu suite à l’évaluation de 5 critères :
• La documentation
Le fabricant du produit doit mettre à disposition gratuitement une documentation visant à informer le consommateur sur comment entretenir et réparer l’appareil.
• La démontabilité
Évaluation de la facilité de démontage du produit. Si par exemple des outils spécifiques ou inhabituels doivent être utilisés, la note s'en trouve impactée.
• La disponibilité des pièces détachées
Ce score est relatif à l'engagement du producteur sur la durée de disponibilité des pièces détachées et sur le délai de leur livraison.
• Le prix des pièces détachées
Ici, on évalue le rapport entre le prix de vente des pièces détachées et le prix du produit. Plus le prix sera élevé, moins la note sera élevée.
• La spécificité des produits
Ce critère varie en fonction des produits. Il peut concerner par exemple la qualité du service client ou la possibilité de reprogrammer la carte électronique en cas de revente dans le cas d’un smartphone.
Le calcul et l’affichage de l'indice de réparabilité sont réalisés par le fabricant du produit. Celui-ci se doit de l'afficher sur le produit, son emballage ou bien la fiche produit dans le cas d’un achat à distance.
Comment l’indice nous aide à lutter contre l'obsolescence programmée ?
On a tous déjà remarqué que les réfrigérateurs de nos grands-mères restaient fonctionnels des décennies, ce qui n’est plus le cas de nos jours.
Nous sommes amenés à changer régulièrement d’appareils, et cette accélération des cycles d’acquisition puis de débarras contribue à la dégradation environnementale.
L'indice de réparabilité contribue à lutter contre ce cycle :
• En informant les consommateurs : ainsi, celui-ci peut prendre une décision éclairée lors de son achat en tenant compte de la durabilité du produit.
• En incitant le fabriquant à une conception durable : le fabricant à un intérêt à fabriquer un produit durable s'il veut obtenir une note élevée de l'indice de réparabilité et donc mieux vendre son produit. Celui-ci peut être amené à revoir ses principes de conception.
• En promouvant la réparation : ce qui encourage le développement du secteur de la réparation et contribue à réduire la quantité de déchets électroniques générés.
• En luttant contre l'obsolescence programmée, l'indice de réparabilité favorise une préservation des ressources et encourage à plusieurs niveaux à une consommation plus consciente axée sur la durabilité.
Il est dit que :
"À l'horizon 2024, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit que cet indice devienne un indice de durabilité, notamment par l’ajout de nouveaux critères comme la robustesse ou la fiabilité des produits."
Ce passage indique une évolution vers une approche plus holistique de l'évaluation des produits, prenant en compte non seulement leur réparabilité mais aussi d'autres aspects contribuant à une consommation plus responsable et durable.